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Alternatives aux pesticides au domaine Roche Audran, Vaucluse (84)

Le domaine Roche-Audran s’étend en Vaucluse sur 50 hectares dont 35 de vignes de cuve, 3 d’oliviers, 2 de lavandins et 10 de forêt. Crée en 1998, il s’est rapidement tourné vers l’agriculture biologique.

Confronté au dépérissement de ses vignes et à des phénomènes de chlorose, le domaine convertit ses terres en 2006 à la biodynamie dans l’optique de dynamiser la vitalité des plants et de favoriser les processus de vie. Trois ans plus tard, les premiers résultats sont là: la récolte est plus abondante, les raisins plus équilibrés, les vignes plus résilientes.

Repenser la viticulture. L’intégrer dans son écosystème. Trouver un équilibre qui éloigne le plus possible les invasions microbiennes et parasitaires. C’est le défi que le domaine a choisi de relever.

Face à la volonté de baisser les apports de cuivre et soufre, le vigneron fait le choix en 2019 de perfectionner ses connaissances en phytothérapie viticole. L’idée étant également d’être plus autonome en produisant lui-même ses extraits fermentés, décoctions et infusions.

Achillée

L’infusion d’achillée (Achillea millefolium L.) facilite le compostage et renforce les préparations fongicides. En prévention, elle aide à lutter contre les maladies cryptogamiques dont l’oïdium, grâce à sa richesse en soufre et acide salicylique. Elle stimule le système immunitaire de la vigne et aide à la croissance de la vigne en favorisant la multiplication cellulaire. Elle favorise la qualité de la floraison et limite la coulure (chute des fleurs ou des jeunes fruits). Elle a des vertus rafraîchissantes en période chaude et sèche.

Prêle

La décoction de prêle (Equisetum arvense) est insectifuge mais également un dynamiseur de croissance. Antifongique en préventif, sa richesse en silice renforce la paroi cellulaire des différents organes de la vigne. Associée à l’extrait fermenté de fougères, elles renforcent la protéo-synthèse et donc la résistance des végétaux, assurent la nutrition et favorisent la défense de la plante.

 

Consoude

Les extraits fermentés (ortie, consoude, bardane…) sont composés de minéraux, oligoéléments, acides aminés, bactéries, champignons et sucres riches en micro-organismes. Ils permettent de réensemencer les sols. Ils sont nécessaires à la minéralisation de la matière organique, assimilable par les plantes. Ils contribuent à une meilleure structure du sol en recréant de la cohésion, une meilleure aération et un passage de l’eau; ils participent à la dégradation de polluants organiques, à un meilleur état sanitaire dans les sols et à la stimulation de la défense des plantes.

En pulvérisation foliaire, l’extrait fermenté de consoude officinale améliore la qualité des fruits. Il épaissit la cuticule foliaire, la plante sera donc plus résistante aux attaques de champignons ou d’insectes. Il permet, en association avec l’extrait fermenté d’ortie, de lutter contre les carences en fer, en bore, en oligoéléments, en vitamine B12 et en potassium.

En pulvérisation au sol, il attire la macrofaune (vers de terre, myriapodes, cloportes, mille-pattes…). En association avec l’extrait de luzerne, il permet de réhabiliter des sols épuisés.

Ces plantes sont cueillies sur leurs terres familiales ardéchoises. Certaines peuvent également être mises en culture sans trop de difficultés, un prochain challenge à relever!

Laëtitia est aujourd’hui chargée d’expérimentations et de missions environnementales (à mi-temps). Elle gère divers partenariats avec les chambres d’agriculture, CTIFL, CRIIAM Sud, IFV et autres structures du monde agricole. Dans le cadre de ses missions, elle participe à de nombreuses actions telles que : la valorisation des déchets de pépinières viticoles, des expérimentations autour de la réduction des intrants, des actions pour le maintien de la biodiversité, la réalisation d’itinéraires techniques en vue de l’élaboration du futur cahier des charges de pépinières viticoles bio, le développement du partenariat du Plan National Dépérissement Vignoble (Grenache/R110), la gestion optimisée de la ressource en eau, la participation au GIEE couverts végétaux et agroforesterie et pédagogie au sein du campus.

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